Véritable exercice de style, il cristallise en quelques minutes les qualités d’une oeuvre naissante. L’apprenti réalisateur y trace les contours de son univers, il y imprime sa patte. De Godard avec « Charlotte et son Jules », Claude Berri avec « Le poulet », Rivette avec « Le coup du Berger » produit par Claude Chabrol, Jean-Pierre Jeunet avec « Foutaises », ou Sam Karman oscarisé avec « L’omnibus » – pour ne citer qu’eux – aucun de ces grands noms du cinéma n’aurait atteint son apogée sans un galop d’essai remarqué.
Le format court n’a jamais été aussi bien portant qu’aujourd’hui – productions croissantes, nouveaux réseaux de diffusion, regain d’intérêt des spectateurs et des cinéastes- faisant de la France l’un des premiers pays producteurs en Europe.
Plus que jamais le court-métrage confirme son statut de grand laboratoire du cinéma français. Vitrine de talents émergents, le festival de court-métrage est à la fois l’écrin, le point d’orgue où le talent brut éclot, où il brille au regard de tous, public et professionnels mêlés.
Au fond, peu importe qu’il y ait beaucoup d’appelés et peu d’élus. La vocation première du festival est d’offrir à ses spectateurs un champ de vision le plus ouvert possible sur le monde et de mettre en lumière des talents nouveaux.